Ca donne à réfléchir ?

Monseigneur (ce n’est pas le mien !) Léonard est le « président » d’une association – l’Eglise-, qui a ses règles de comportement et sa vision du monde. A ce titre, lui et ses fidèles, expriment librement leurs conceptions vis-à-vis des événements. Leurs prises de position ne concernent que les seuls membres de leur association. Dès lors, je ne vois pas en quoi on réprouve ses déclarations relatives au sida.

Il pense à ce sujet ce qu’il veut. C’est un homme indépendant qui n’a aucun mandat public que je sache et qui ne doit de comptes qu’aux membres de son association. Point final ! Ceux qui pensent autrement peuvent s’exprimer à leur tour. Pour autant qu’ils estiment avoir quelque chose à dire en la matière. Par ailleurs, il ne peut être question de déformer les propos de celui qui exprime des idées avec lesquelles on n’est pas d’accord. Mgr Léonard n’a jamais dit que le sida était une « punition », il a dit qu’il résultait peut être d’une « justice immanente ». Invitation à réfléchir sur la grosse nuance. Un athée peut admettre la thèse selon laquelle le sida fait partie d’un arsenal de moyens dont dispose la nature pour réguler une démographie démesurée. La guerre pourrait jouer ce rôle également. Mais l’athée parlerait de « mécanisme immanent ». Et, il n’est question du tout d’un mécanisme de sanction morale. « Monsieur Léonard, je suis athée et donc diamétralement opposé à vos positions religieuses, mais j’estime que vous avez le droit d’exprimer une opinion sans qu’on vous traite de tous les noms Je suis assez grand pour avoir mes propres convictions, fondées sur la réflexion personnelle, à vous opposer dans un débat d’idées. »



J’ai vu à la TV des protestataires manifester contre les « brutalités policières » qui se seraient exercées au cours d’une récente manifestation pacifique. Cent mille fois d’accord : la violence physique d’où qu’elle vienne est condamnable. Elle ne vient pas toujours des « forces de l’ordre ». Combien de ces défenseurs de la libre expression des opinions ont participé à un mouvement de protestation contre ceux qui n’admettaient pas –menaçant de recourir à la violence – que le citoyen suisse Oskar Freysinger vienne parler du problème des minarets, dans un lieu privé en plus ? On est pour la libre expression de NOS idées, pas pour celle des autres ? Voilà une attitude qui demande réflexion ?

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