Une « burqa » bien accueillie

LE SOIR accueille, à la veille du débat parlementaire sur la proposition de loi dite « anti-burqa », la confession d’une jeune mère de trente ans qui dit les raisons pour lesquelles elle a choisi, librement, de porter la « burqa ». C’est, dit-elle, « un plus dans l’expression de ma foi ». Elle ajoute plus loin : « ce choix vestimentaire compatible avec mes convictions religieuses me permet d’exister comme je le souhaite dans l’espace public ». Le reste de l’article qui couvre une page entière (moins une bande de 9 cm en bas de page.), peut se résumer comme suit : Mme Samila trouve normal de montrer son visage lors d’un contrôle d’identité, lorsqu’elle demande des papiers, quand on lui remet ses enfants, quand elle passe la frontière …Elle ne fait aucun prosélytisme, ne demande à personne d’adhérer à son choix mais demande qu’on respecte ce choix.

Bien ! Mais la « burqa » est-elle oui ou non un signe religieux ? Mme Samila dit « oui ». Dans un article parallèle à cette intéressante profession de foi, Mr Michaël Privot, Islamologue et musulman évoque « ces vêtements coutumiers que certains essayent de mettre sur le dos de l’islam ». Pour les départager, disons que c’est un vêtement coutumier que l’islam a considéré avec sympathie parce qu’il symbolise une soumission de la femme que le Coran consacre avec force. Mme Samila , qui a sûrement lu le saint livre avant de faire son choix, fait ainsi de la soumission volontaire¸ Mais, toutes les femmes qui portent la"burqa" n'ont pas cette volonté du martyre ? Les deux interviewés ne peuvent pas ignorer non plus que, lors du vote historique de la « Déclaration universelle des Droits de l’Homme » par l’assemblée des Nations Unies, l’Arabie saoudite, seule voix de l’Islam à l’époque, s’est abstenue pour deux raisons. L’Islam ne pouvait entériner ni le droit de changer de religion, ni l’égalité de droits reconnus aux femmes. On n’est pas plus libertaire… Ce qui n’empêche pas Mme Samila d’invoquer ces « Droits de l’Homme » dans une interview qu’elle a accordée à son corps défendant à RTL-TVI (Elle avait déclaré au SOIR qu’elle souhaitait éviter « toute surexposition médiatique ». C’est Isabelle Praile, vice-présidente de l’Exécutif musulman qui a les mots de la fin : « il faut combattre la xénophobie, le communautarisme, l’ethnocentrisme et non exclure les femmes, les musulmans ou les minorités. » Qui exclut les femmes non accompagnées d’un fraternel garde du corps de nos cafés, restos, nos salles de spectacles ??? Les Musulmans se sentent exclus ? Ils sont tellement bien ici qu'on ne les voit pas retourner par milliers dans leur pays d'origine ? Sans doute faut-il cesser aussi ces revendications d’ « identités » qui s’affirment comme autant de volontés de différenciation et de discrimination.

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