Religion-Etat un débat fondamental

L'affirmation publique par Jean-Michel Javaux, le président d’Ecolo, de sa foi catholique, une démarche qui a été jugée inconvenante dans le monde politique, oblige de rouvrir le débat sur les relations entre les instances religieuses et l’Etat.. Le moment paraît s’imposer alors que l’irruption de l’Islamisme, le retour observé d’un besoin spirituel rassurant, la désignation d’un nouveau chef de l’Eglise catholique, rouvrent l’ interrogation sur les rapports futurs des religions et de l’Etat.

Durant des siècles on ne se posait pas de question : la toute-puissance de l’Eglise de Rome était indiscutable. Les rois et les empereurs la reconnaissaient, tout en réclamant que soit rendu à César, ce qui appartient à César : une portion congrue. Le courant de pensée libéral, relativement récent, a imposé un modus vivendi de séparation de la religion et de l’Etat et une pratique d’équilibre entre groupes religieux. Nous vivions jusqu’ici sous un statut de neutralité de l’Etat, mais pas, comme en France, dans un Etat laïque.

D'exigence en exigence


Et notre statut fragile est actuellement remis en cause en raison d’exigences du monde religieux musulman. Il exige de la viande « hallal » dans les repas scolaires. Or, les produits « hallal » ne peuvent côtoyer des produits « impurs ». Pour ne pas aller au devant d’ « ennuis », de nombreuses écoles ne servent plus QUE de la viande « hallal » et bannissent la viande de porc. Au lieu de renvoyer le problème à ceux qui le créent.. Les enfants musulmans peuvent apporter de la viande « hallal » préparée à la maison. Comme d’autres le feraient avec des produits « kasher » !

Exigence d’heures différentes des bains publics pour les hommes et les femmes. Quand l’ « apartheid » séparait Noirs et Blancs en Afrique du Sud, le monde entier protestait. Quand les femmes, créatures impures (pourtant créées par Dieu ?), ne peuvent se baigner en même temps que les hommes, personne ne pipe mot. Et une femme maire, Martine Aubry, fait droit à cette demande rétrograde.

Exigence encore au niveau de l’enseignement : interdiction aux filles musulmanes de participer à des voyages scolaires, à des activités sportives, Ne plus consacrer de cours à Voltaire, ni à Darwin. Etc..Etc…

Le voile comme drapeau

La partie la plus visible de cet iceberg , venu du continent africain ( !) et qui a jeté un froid, c’est le voile islamique sous toutes ses formes. Il y a dix ans on rencontrait de temps à autre à Bruxelles une femme voilée marchant dûment accompagnée par un homme de sa famille. Une curiosité ! Aujourd’hui les femmes voilées sont chose courante. Ce symbole de la soumission de la femme nous gêne. Mais nous demandons avant tout que soit respecté le principe de la neutralité de l’espace public et qu’au moins elles enlèvent le voile dans une institution publique. Comme nous nous déchaussons à la demande de nos hôtes pour entrer dans une mosquée. La réponse à notre demande: un refus provocateur ! Le voile est porté haut et fort comme un drapeau de l’Islam. Averties de ce qu’une élue musulmane allait prêter serment dans une enceinte parlementaire, les télévisions du monde islamique étaient là pour donner une audience internationale à cet acte de revendication agressif. Anodin ?

Totalitarisme anti-démocratique

Nous ne sommes dans notre pays, ni racistes ni intolérants. Nous avons accueilli des immigrés d’origines diverses – Africains, Chinois, Turcs, Indiens – sans problème. Nous sommes à ce point tolérants que nous payons avec les deniers publics, des Imams et que nous installons des mosquées. Et pourtant, à mesure que nous faisons des concessions, viennent s’ajouter des exigences. C’est ainsi qu’on se conduit chez des hôtes accueillants jusqu’à la complaisance jobarde.

Comment en est-on arrivé à cette situation conflictuelle qu’ont annoncée quelques citoyens ayant du bon-sens et aucun intérêt à attendre de leur capital avertissement ?

Primo : nous avons considéré l’Islam comme une religion ordinaire. Or, l’Islam est une vision politico-religieuse à vocation totalitaire. Secundo : l’immense majorité de ceux et celles qui prennent part au débat n’ont aucune connaissance du contenu du Coran. Ils et elles devraient avoir l’honnêteté intellectuelle de lire le Coran, en prenant des notes. (Taper : « Le Saint Coran » sur Internet !) Tertio : d’une part, certains carriéristes de la politique ont trouvé une mine à voix dans la communauté musulmane et d’autre part s’est déjà installée la peur des conséquences au cas où l’on refuserait d’accéder à une exigence de cette communauté : procès abusifs sous prétexte de « racisme », occupation de la voie publique pour prier en foule, émeutes locales, acte terroriste à ne pas exclure.

Une vision politico-religieuse totalitaire ? Le catholicisme l’a mise en pratique, notamment durant la période de l’Inquisition. Le Christianisme,comme religion d’Etat, est né du décret signé par l’empereur Constantin Ier, converti à cette religion. Certes, l’Eglise avait pour but la conversion universelle. Mais, le spirituel et le temporel se sont supportés l’un l’autre, durant des siècles, dans une lutte de pouvoir perpétuelle et subtile.

L’Islam est plus radical : dès sa fondation, le pouvoir est UN. La religion c’est l’Etat et vice versa. L’Islam s’est étendu souvent par le sabre. Il est conquérant de nature. Sa conception de l’Etat exclut tout projet démocratique. Ceci vaut pour les trois religions monothéistes. Toutefois, les Juifs, partout minoritaires, ont bien dû diminuer leurs prétentions de « peuple élu ». Le cardinal Danneels a dit un jour, dans une interview qu’il avait accordée à Christian Laporte pour « Le Soir » : « l’Eglise n’est pas une démocratie » Alors ! Ceux et celles qui soutiennent les avancées de l’Islam sont prêt(e)s à vivre dans un Etat théocratique totalitaire ?

Ambigüité

Ce parallélisme religieux explique l’attitude ambiguë des Chrétiens par rapport à l’Islam. Ils sont fascinés par les victoires remportées par les Musulmans. Notamment au niveau des Nations Unies, qui le sont de moins en moins. Il se joue, là-haut, au-dessus de nos têtes de citoyens Lambda, une lutte de pouvoir titanesque, qui implique le choix entre deux types de civilisation. Mais ce choc n’est pas tout à fait celui qu’avait prévu Huntington. Il se présente ainsi : opposition de l’Islam à la « Déclaration universelle des Droits de l’Homme ». Déjà en 1948, le représentant saoudien de l’Islam s’était abstenu lors du vote. Il ne pouvait admettre l’égalité de droits reconnu aux femmes, qui est contraire au prescrit du Coran. L’Afrique du Sud s’abstenait, elle, parce qu’à l’époque elle ne pouvait admettre l’égalité des Noirs et des Blancs ! Depuis, trois textes officiels de « déclarations islamiques"des droits de l’Homme sont prêts à être présentés à l’assemblée internationale au moment opportun. (Voir : « Déclarations universelles islamiques des Droits de l’Homme » sur Internet.)

Un autre volet de cette lutte silencieuse – Ohé les médias ! – d’influence : à l’initiative des Etats islamiques une motion a été votée à la Commission des Droits de l’Homme à l’ONU qui demande aux pays membres d’interdire sous peine de poursuites judiciaires, tout « dénigrement » des religions. C’est le retour à la notion de « blasphème ». Adjectif religieux qui ne devrait rien avoir à faire dans l’espace public. Et là, les Catholiques romains s’entendent avec l’Islam comme larrons en foire. Déjà l’Irlande a embrayé et prévoit ce « délit » dans sa législation. Etant donné la peur de l’Islam, commencement de la trahison, et le « lobbying » du monde catholique conjugués, on peut craindre la limitation de la liberté d’expression en Europe. On peut déjà lire sous la plume de journalistes obéissant à Rome (et à La Mecque) : « on peut se demander jusqu’où peut aller la liberté d’expression ? » Des journalistes (sic) qui acceptent le principe d’une censure et d’une auto-censure ! On aura tout vu !

Dans cette lutte qui gagnera tous les habitants de la Terre, il faudra petit à petit choisir entre deux types de civilisation : l’un fondé sur le monothéisme prétendant tenir de Dieu la vérité absolue et donc la pensée unique totalitaire et l’autre basé sur la libre pensée, le relativisme, la démocratie politique libérale.

L’avenir se prépare aujourd’hui. L’affaire Geert Wilders, aux Pays-Bas en est la preuve…

MAX

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