SOIR : que pensent les jeunes du voile ?

Partant d’une pièce de théâtre , « Antigone voilée », écrite par François Ost, vice-recteur des Facultés Saint-Louis, « Le Soir » et les éditions De Boeck ont lancé un concours de « cartes blanches » auquel ont participé 9 écoles de la Communauté française de tous réseaux. Des jeunes de 16-18 ans ont envoyé 83 textes. Le journal publie les trois textes jugé les meilleurs.

Deux d’entre eux proviennent de l’Institut de la Providence à Champion, et sont signés respectivement par Elise Bouvier et Emilie Fadeur, le troisième par Thibaut Fougère de l’Athénée royal de Thuin. Les articles de ces trois jeunes émanent d’un esprit de générosité indubitable mais révèlent l’ignorance d’éléments d’information qui auraient dû être préalables à l’expression de leurs commentaires. L’examen de la problématique du voile se fonde en l’occurrence exclusivement sur le caractère religieux de celui-ci.

Or, il est AVANT TOUT le symbole de la soumission de la femme à l’homme, fixée dans le Coran. Et, il est devenu, en plus, de nos jours, en raison du conflit Israélo-palestinien, un symbole de distance par rapport à l’Occident, jugé trop favorable à Israël. Si le voile n’était qu’un symbole religieux croyez-vous que plusieurs chaînes de télévisions musulmanes se seraient déplacées pour filmer cette scène de victoire : une élue musulmane prêtant serment en portant le voile. Le voile doit être qualifié de « politico-religieux ». D’autant plus que, symbole coranique, il indique l’extension de la vision islamique : le drapeau de l’Islam religion d’Etat planté victorieusement partout dans le monde. C’est l’idéal prôné par le fondateur du mouvement des Frères musulmans (comparable à l’Opus dei catholique), ce discours étant relayé largement par des Imams ou des Ayatollahs.



Le texte d’Elise témoigne d’une volonté de rapprochement chrétien avec l’Islam. La « carte blanche » d’Emilie dont l’argumentation est plus large évoque les droits prévus dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme pour justifier le port du voile. Malheureusement tout à fait indûment. En effet, ce qu’on ignore très généralement, c’est que les pays islamiques sont CONTRE la Déclaration universelle, que le représentant de l’Islam a refusé de voter lors de l’Assemblée générale constitutive en 1948 à Paris. Pour trois raisons fondamentales : l’Islam ne peut entériner l’égalité de droits entre hommes et femmes. Un musulman ne peut changer de religion : l’apostat est passible de la peine de mort ! L’homosexualité est condamnée dans le Coran.

Les pays islamiques ont préparé trois textes destinés à remplacer la Déclaration originelle. Ces trois textes s’appellent respectivement : « Déclaration islamique universelle des Droits de l’homme » (1981). Dans son préambule, le texte affirme que « Dieu seul est l’auteur de la loi » Ce n’est plus la volonté du peuple souverain (principe démocratique), mais la volonté de Dieu (principe du pouvoir absolu de droit divin). En 1990 l’Organisation de la Conférence islamique a rédigé la « Déclaration du Caire sur les Droits de l’Homme en Islam » qui rappelle que, selon la révélation qu’Allah a faite à Mahomet, l’Islam est la meilleure Communauté humaine, supérieure à toutes les autres ! Voilà qui renverse un peu les idées fondées sur l’ignorance ? Un troisième projet est intitulé : « La Charte arabe des droits de l’homme » (1994) où on lit : « Dieu a privilégié cette nation en faisant du monde arabe le berceau des révélations divines » Dans ces trois textes l’égalité de droits pour la femme est remplacé par une « égalité en dignité », moins dangereuse pour les privilèges masculins !

La « carte blanche » de Thibaut Fougère de l’athénée de Thuin fait valoir que : « la véritable polémique n’est pas d’entériner ou non le port du voile, mais plutôt de faire valoir un principe de neutralité ». Aucun des textes ne souligne que personne n’a jamais songé à interdire sans plus le port du voile. Pour des raisons de sécurité le voile qui cache le visage est interdit. Pour le reste, les femmes musulmanes, qu’elles le désirent ou qu’elles y soient obligées, peuvent circuler librement partout en portant leur signe distinctif. La seule chose qu’on leur demande c’est de respecter les règles de neutralité que nous avons définies pour assurer la paix publique et qu’elles enlèvent leur voile dans les lieux d’institution publique (Ecoles, administrations, espaces institutionnels.) C’est encore trop demander ? En réponse à notre demande polie, le coup de force du port du voile au Parlement bruxellois. Interdit d’interdire ? Peut-on rappeler les interdictions imposées par l’Islam ? Interdiction pour une femme musulmane d’épouser un non-musulman. Interdiction de la mixité. Interdiction de manger du porc ou une viande non « halal ». Interdiction de changer de religion, etc…etc…Et nous, nous ne pourrions pas interdire le port du voile dans certains lieux ? « Les concessions doivent venir des deux côtés » dit un des textes envoyés au SOIR. De quel côté viennent-elles jusqu’à présent ? Ce qui est heureux, c’est le regain d’intérêt pour la civilisation grecque, dont le panthéisme tolérant est condamné sans rémission par le Coran. Nous suggérons dès lors qu’après avoir rendu hommage au courage d’Antigone, on entende et écoute les avertissements de Cassandre, la prophétesse. Les Troyens ont été vaincus pour ne pas l’avoir crue quand elle annonçait la ruse du cheval de Troye. Et Cassandre clame : « C’est au plus haut niveau mondial, à l’ONU, que se jouera le choix entre deux types de civilisation pour l’Humanité toutes identités confondues : l’un fondé sur la croyance en un Dieu unique imposant une pensée unique et un régime totalitaire intangible, l’autre basé sur la raison et la recherche scientifique, assurant une pluralité de conceptions et un système démocratique se remettant occasionnellement en question. » Le texte de Thibaut fait heureusement référence à la distinction entre la soumission à une loi divine et l’obéissance à la loi des hommes. C’est LE choix essentiel.

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