Remarquons que, dans la situation de l’époque, c’était le même Dieu qu’invoquait chacune des parties. Les hommes déchiraient Dieu en deux. Ils se mettaient dans un cas théologiquement délicat. Ils auraient bien fait de consulter auparavant la commission vaticane ad hoc. Ils ne l’ont pas fait…au grand soulagement du Saint Père qui aurait dû faire des entourloupettes spirituelles pour expliquer le comment et le pourquoi de ce singulier comportement guerrier. Les choses sont infiniment plus faciles quand il s’agit d’une guerre de religions : là il y a deux dieux antagonistes. On peut donc s’accaparer sans risques de se tromper des bontés du bon Dieu.(s’il y a un bon Dieu, c’est qu’il y a un mauvais Dieu ?) Pour en revenir à la Lybie. On a interrogé un fidèle à la TV sur le peu de monde assistant à la prière du vendredi dans la mosquée de Tripoli. « ils ont peur des bombardements. La mosquée a déjà été prise pour cible ! ». Ces fidèles n’ont pas la piété solide. Le Dieu qu’ils sont en train de prier, ne va tout de même pas permettre qu’on leur tire dessus ? On sait bien que « les voies du Seigneur sont impénétrables », mais tout de même ! La « guerre Sainte » vaudrait-elle quand deux camps invoquent le même dieu ?
Dieu et la guerre
Les événements en Lybie, en Syrie et ailleurs font réfléchir sur le rôle de dieu en temps de guerre ou de troubles révolutionnaires. En 1940, au début de la grande guerre déclenchée par Adolf Hitler, on pouvait voir des curés belges et français, bénir les chars qui roulaient vers le front. Et des curés allemands faisaient les mêmes gestes rituels de l’autre côté de la frontière. Les Allemands commettaient même un blasphème en portant sur la boucle de leur ceinturon l’inscription : «Gott mit uns » (Dieu avec nous). Ils prétendaient connaître les intentions de leur divin maître ! Dieu les en a punis…