Les autorités de l’Eglise se sont plaint des conditions dans lesquelles se sont déroulées les interventions requises par le juge d’instruction. Les enquêteurs auraient dû traiter les membres du clergé avec plus de respect. Qu’est-ce-à dire ? Qu’il convient de traiter les ecclésiastiques autrement que les citoyens « ordinaires » ? On aura appris à l’occasion de cette affaire qu’il existe entre la Justice et l’Eglise un accord –Tacite ? Ecrit ? De quelle nature ? – relatif, semble-t-il, à un statut privilégié pour les religieux qui ont à répondre, de comportements délictueux ? \nOn nous permettra de trouver inopportune cette référence au « respect » . Pour exiger le respect, il faut être d’abord respectable. Quand il existe des dossiers par centaines concernant des actes de pédophilie et qu’il apparaît que la hiérarchie a systématiquement « couvert » les coupables, la respectabilité en prend un coup..\nPar ailleurs, on se soucie plus du « viol » de la sépulture d’un prélat, que du viol des enfants.\nCertaines victimes ont refusé de porter plainte. L’Eglise en profite pour estimer qu’ on n’aurait pas dû ouvrir de dossier à leur nom. C’est oublier que le Parquet poursuit d’office dans certaines circonstances . Et, ici, les victimes ne sont pas totalement libres de leur décision :il y a la honte de voir leur situation révélée à la famille, aux collègues de travail, des pressions subies par l’Eglise éventuellement.\nAucun journaliste n’a essayé de savoir ce que sont, dans les cas de viol, les conséquences pour les victimes. Or, elles sont graves et indélébiles, ne permettant plus, le plus souvent, une vie sexuelle épanouie, une tragique dépréciation de soi, avec les conséquences qu’on devine sur la vie professionnelle des intéressés et sur toutes leurs relations à autrui. Sans compter l’angoisse diffuse et le sentiment de culpabilité paradoxal, continuellement ressenti. .